3/Les moeurs du Lin-yi ou Champa du II-IV siècle :
(extraits de MA, TOUAN-LIN)
"Les habitants construisent les murs de leurs maisons avec des briques cuites, revêtues d'une couche de chaux. Les maisons sont toutes surmontées d'une plate forme ou terrasse, appelée kan-lan Les ouvertures sont généralement placées du côté du nord; quelquefois du côté de l'est ou de l'ouest, sans règle fixe... Hommes et femmes n'ont d'autre costume qu'un lé de toile de ki-pei enroulé autour du corps. Ils se percent les oreilles, afin d'y suspendre de petits anneaux. Les gens distingués chaussent des souliers de cuir; ceux du commun marchent nu-pieds. Ce sont là des usages qui règnent également dans le Fou-Nan et dans tous les royaumes situés au-delà du Lin-yi. Le roi porte un bonnet de forme élevée, orné de fleurs d'or et garni d'une houppe de soie. Quand il sort, il monte sur un éléphant; il est précédé de conques et de tambours, abrité sous un parasol de ki-pei et entouré de serviteurs qui déploient des drapeaux de la même étoffe...
"Les noces s'accomplissent toujours à la huitième lune'. Ce sont les filles qui demandent les garçons en mariage, par la raison qu'elles sont considérées comme étant d'une nature inférieure 2. Il n'est pas interdit aux personnes qui portent le même nom de famille de se marier entre elles. Ces étrangers sont d'un caractère belliqueux et cruel. Ils ont pour armes l'arc et la flèche, des sabres, des lances et des arbalètes en bois de bambou. Les instruments de musique dont ils font usage ressemblent beaucoup à ceux que nous avons nous-mêmes : la cithare, le violon à cinq cordes, la flûte, etc. Ils se servent aussi de conques et de tambours pour avertir le peuple. Ils ont les yeux profonds, le nez droit et saillant, les cheveux noirs et frisés. Les femmes nouent leurs cheveux au sommet de la tête, en forme de marteau... Les funérailles du roi ont lieu sept jours après sa mort; celles des grands mandarins au bout de trois jours et celles des gens du peuple le lendemain du décès. Quelle que soit la condition du mort, son corps est soigneusement enveloppé, porté sur le bord de la mer ou d'un fleuve, au bruit du tambour, avec accom pagnement de danses, et ensuite livré aux flammes sur un bûcher que dressent les assistants. Les ossements épargnés par le feu sont enfermés dans un vase d'or et jetés dans la mer quand c'est le corps du -roi qu'on a brûlé. Les restes des mandarins sont enfermés dans un vase d'argent et jetés dans les flots à l'embouchure du fleuve; pour les morts qui n'ont joui d'aucune distinction, on se contente d'un vase de terre que reçoivent les eaux fluviales. Les parents de l'un et de l'autre sexe suivent le convoi et coupent leurs cheveux, avant de s'éloigner du rivage; c'est la seule marque d'un deuil très court. On voit cependant quelques femmes qui gardent le deuil toute leur vie sous une autre forme, en laissant flotter leurs cheveux épars après qu'ils ont repoussé. Ce sont des veuves qui ont renoncé à jamais se remarier "
|
|