4/ Le Champa de la fin du IVe siècle à 472
Le fils de Fan Hou-ta, que l'Histoire des Leang appelle Ti Tchen, lui succéda, mais abdiqua en faveur d'un neveu et s'en alla dans l'Inde. C'est peut-être lui qu'une inscription du VIIe siècle' nomme Gangârâja, célèbre par ses qualités, en qui la science et l'héroïsme étaient reconnus comme qualités royales. La royauté difficile à tbandonner (il t'abdiqua) : la vue de la Gangâ est mie grande joie, se dit-il, et il alla d'ici au Gange ". Il semble qu'il ait eu pour successeur un personnage qui dans une inscription du VIIe siècle sous le nom de Manorathavarman et qui était peut-être son neveu.
Ce qui se passa ensuite est mal connu. Vers 420 apparaît un roi d'origine obscure qui se faisait appeler Yang Mah "le prince d'or". Après une incursion malheureuse au Tonkin, il demanda en 421. l'investiture à la Cour de Chine. A sa mort qui survint la même année, son jeune fils de 19 ans lui succéda sous le même nom et continua d'exercer la piraterie au nord de ses Etats.
En 431, il envoya plus de cent vaisseaux piller les côtes du Je-nan. Les Chinois réagirent avec vigueur, et vinrent assiéger K'iu-sou (région de Badon sur le bas Song Gianh) en l'absence du roi, mais gênés par une tempête, ils ne purent exploiter à fond leur succès et durent lever le siège. C'est à ce moment que Yang Mah essaya en vain d'emprunter des troupes au Fou-Nan"pour abattre le Kiao-tcheou (Tonkin)", dont en 433 il demanda le gouvernement à la Cour de Chine : cette demande n'eut aucun succès. Les incursions cha-mes ayant alors repris de plus belle, le nouveau gouverneur du Tonkin, T'an Ho-tche, entreprit en 446 une sévère répression. Renonçant aux négociations pendant lesquelles les Chams avaient fait preuve de la plus insigne mauvaise foi, T'an Ho-tche investit K'iu-sou qui fut pris et mis à sac. Une autre bataille livra aux Chinois la capitale située dans la région de Hué 1, d'où ils tirèrent 100.000 livres d'or pur. Le roi mourut de chagrin.
Il eut pour successeur son fils ou petit-fils Fan Chen-tch'eng qui envoya des ambassades en 456,458 et 472. Ce roi n'est probablement autre que Devânîka qui a laissé une inscription sanskrite à Bassac près de Vat Ph'u.
|
|