Khmer 7è art
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Le royaume du ChampaActuel Vietnam central ou Annam
*Mémoire du Champa, une civilisation éteignit en 1822
(*Recherche servie à conserver la mémoire de l'humanité. Source. G.Coedès)
Tour Hao Lai
Tour Hao Lai

Tour Hao Lai

L'un des éléments de Tour Hao Lai
Tour Hao Lai, daté de la fin du VIIIe ou le tout début du IXe siègle.  
7/ La dynastie cham d'Indrapura

Au Champa, après une lacune de 20 ans dans la documentation, on se trouve subitement, en 875, en présence d'une nouvelle dynastie régnant dans le Nord 1. à Indrapura dans l'actuelle province de Quang-nam, en même temps que les historiens chinois changent une fois de plus le nom du pays en celui de Tchan-tch'eng "la ville de Tchan" (Champâpura).

Le fondateur de la dynastie d'Indrapurat qui prit à son avènement le nom d'Indravarman (II), s'appelait de son nom personnel Lakshmindra Bhûmiçvara Grâmasvâmin. Tout en se faisant passer pour un descendant de l'ancêtre mythique Uroja, et en affublant son grandpère Rudravarman et son père Bhadravarman du titre de roi, il insiste dans ses inscriptions sur le fait que "la royauté ne lui fut donnée. ni par son grand-père, ni par son père, mais. qu'il parvint à la souveraineté sur le Champa par la seule faveur du destin et grâce aux mérites acquis dans de nombreuses existences antérieures". Il aurait été désigné par Vikrântavarman III, mort sans postérité, à la demande des grands du royaumes. Il semble avoir eu un règne pacifique marqué en 877 par l'envoi d'une ambassade en Chine. Deux ans auparavant, en 875, il avait fait une grande fondation boudhique qui atteste pour la première fois l'existence du Grand Véhicule au Champa : c'est le monastère de Lakshmindralokeçvara, dont le nom rappelle le nom personnel du fondateur, et qui correspond aux ruines bouddhiques de Dông-düông, au sud-est de Mi-sôn.

Indravarman II reçut à sa mort le nom posthume de Paramabuddhaloka et eut pour successeur son neveu Jaya Simhavarman Ier dont on né connaît que deux dates, 898, et 903, données par des inscriptions relatant des fondations de statues d'apothéose faites sous son règne'. Vers la même époque, un parent de la reine Tribhuvanadevî, le Po Klung Pilih Râjadvâra qui devait continuer à occuper de hautes fonctions sous les trois rois suivants, se rendit à Java (Yavadvîpapura) pour y faire un pèlerinage (siddhayâtrâ). C'est peut-être là l'origine des influences javanaises sur l'art cham que l'on constate à cette époque à Khüông-my et à Mi-sôn.

L'inscription laissée par ce fonctionnaire fait connaître le successeur de Jaya Simhavarman Ier, son fils Jayaçaktivarman, dont par ailleurs on ne sait rien, sinon qu'il dut avoir un règne fort court. Bhadravarman II, qui régna ensuite mais dont on ignore le lien de parenté avec son prédécesseur, semble avoir eu un avènement agité. Il régnait en 908 et en 910.

Son fils Indravarman III, dont l'épigraphie loue les connaissances littéraires et philosophiques, consacra une statue d'or de Bhagavatî en 918 à Po Nagar de Nha-trang. Pendant son règne qui dura plus de 40 ans, il eut à repousser vers 950 une invasion khmère dans la région de Nha-trang 1 : la statue d'or fut dérobée par les envahisseurs "dominés par la cupidité et les autres vices", mais les armées khmères de Râjendravarman essuyèrent finalement une sanglante défaite. Avant sa mort qui eut lieu vers 959, Indravarman eut le temps de renouer les relations avec la Chine, qui avaient été interrompues pendant la période anarchique de la fin des T'ang et des Cinq Dynasties : en 951, 958 et 959, des ambassades furent envoyées à la Cour des Tcheou postérieurs.

En 960, ce -fut son successeur, Jaya Indravarman Ier qui envoya des présents au premier empereur des Song dont l'avènement coïncidait avec 'le sien. Cinq ambassades échelonnées de 962 à 971 prouvent l'assiduité des relations entre les deux pays. En 965, Jaya Indravarman Ier restaura le sanctuaire de Po Nagar pillé 15 ans auparavant par les Khmères, et y réinstalla une image de pierre de la déesse.

En 972 apparaît sur le trône du Champa un nouveau roi dont on ne possède aucune inscription, et dont le nom, d'après ses graphies chinoises, devait être Parameçvaravarman. Il fit preuve d'une grande ponctualité dans les relations avec la Chine où il n'envoya pas moins de sept ambassades entre 972 et 979. Ce fut le premier roi cham qui ait eu maille à partir avec le royaume du Dai Cô Viêt, en tant qu'Etat souverain. Celui-ci venait peu auparavant, de se libérer de la domination chinoise, et le fondateur de la dynastie indépendante des Dinh ayant été assassiné en 979, un membre de la dynastie des Ngô, réfugié au Champa, demanda à Parameçvaravarman de l'aider à reconquérir le trône que sa famille avait occupé de 939 à 965. Une expédition par voie de mer, organisée en 979, approchait de Hoa-lü, la capitale des Dinh, lorsqu'elle fut détruite par un coup de vent qui n'épargna que la jonque du roi cham.

L'année suivante, une intrigue de palais ayant porté au trône du Dai Cô Viêt un haut dignitaire du nom de Lê Hoan, fondateur de la dynastie des Lê antérieurs, celui-ci envoya aussitôt une ambassade au Champa. Le roi Parameçvaravarman ayant commis la maladresse de retenir prisonnier l'envoyé du Dai Cô.Viêt, Lê Hoan organisa une expédition de représailles qui coûta la vie au roi cham et amena la destruction de la capit,ale en 982. Le nouveau roi, dont le nom en caractères chinois semble correspondre à Indravarman (IV), avait quitté Indrapura à temps pour se réfugier dans le Sud de ses Etats, d'où 'en 985 il fit en vain appel à l'aide de l'empereur de Chine.

Pendant ce temps, dans le Nord du pays, un Viêtnamien du nom de Lüu Ki-tông s'était emparé du pouvoir, et en 983 avait résisté victorieusement à un essai de répress ion de Lê Hoan. A la mort d'Indravarman IV, il se proclama officiellement roi du Champa et notifia en 986 son avènement à la Cour de Chine. Cette domination d'un étranger provoqua un exode des habitants dont un certain nombre se réfugia à Hai-nan et au Kouang-tcheou 1.

En 988, les Chams se rallièrent autour d'un des leurs. Ils l'intronisèrent à Vijaya, dans l'actuel Binh-dinh, et, l'usurpateur viètnamien Lüu Ki-tông étant mort l'année suivante, le proclamèrent roi sous le nom de Harivarman Il. A peine installé, il eut à subir une nouvelle invasion vietnamienne dans le Nord de son royaume en 990. Après une courte période de paix, marquée en 991 par l'érection à Mi-sôn d'un Îçânabhadreçvara, en 992 par un échange de présents avec l'empereur de Chine, et la même année par la libération de 360 prisonniers chams détenus au Tonkin, les hostilités avec Lê Hoan recommencèrent, cette fois-ci du fait des Chams qui en 995 et 997 multiplièrent leurs razzias le long de leur frontière septentrionale.

Harivarman Il s'était réinstallé à Indrapura, mais son successeur dont on n'a qu'un nom incomplet, Yang Pu Ku Vijaya Çrî, et qui régnait dès 999, abandonna définitivement en l'an 1000 une capitale trop exposée, pour s'installer à Vijaya, dans la région de Binh-dinh. Le Champa ne devait plus cesser d'être soumis à la pression de plus en plus forte de son voisin du Nord, et à partir du XIe siècle, malgré quelques sursauts, l'histoire du Champa ne sera plus que celle du recul de la civilisation indienne devant la civilisation chinoise.
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